Patrimoine historique

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L’observatoire astronomique se situe au cœur du campus impérial de l’Université de Strasbourg, sur le site de l’ancienne porte des pêcheurs. Cet ensemble fait partie de l’extension urbaine construite à la fin du XIXe siècle par l’Empire allemand et figurant depuis 2017 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

Le patrimoine architectural et instrumental de l’observatoire a été étudié dans le cadre d’une enquête réalisée en 2004 par le service Inventaire et Patrimoine de la région Alsace, en partenariat avec le Jardin des Sciences. Menée en étroite collaboration avec le personnel de l’Observatoire, l’opération a permis la mise en place d’une véritable démarche d’étude, de sauvegarde et de valorisation.

Le résultat de cette enquête est accessible en ligne :
Présentation des bâtiments 
Inventaire du patrimoine en Alsace – Sommaire des objets mobiliers

Copyright, sauf mention contraire, Claude Menninger (c) Université de Strasbourg – Jardin des sciences / Région Grand-Est – Inventaire général

Le Jardin des Sciences propose également des parcours de visites spécifiquement dédiés au patrimoine de l’observatoire.
Réservations

Pour toute information relative au patrimoine et aux collections de l’observatoire, n’hésitez pas à contacter :
Delphine Issenmann, chargée de l’inventaire et des collections
delphine.issenmann@unistra.fr

Patrimoine architectural

L’observatoire au cœur de l’université impériale
 
L’observatoire est situé à l’extrémité orientale du campus impérial, créé suite à l’Annexion de Strasbourg par l’Allemagne, à l’issue de la guerre franco-prussienne de 1870-1871. Ce dernier constitue le premier chantier du plan d’extension, appelée Neustadt (nouvelle ville), qui va permettre, en triplant la surface de Strasbourg, d’accueillir les infrastructures nécessaires à la capitale du nouveau Land Elsass-Lothringen. Au sein de l’université, l’observatoire participe alors à cette métamorphose et constitue une vitrine du progrès allemand.

Le troisième observatoire astronomique de Strasbourg
 
Pour autant, il ne s’agit pas du premier établissement dédié à l’astronomie : l’existence d’observatoires astronomiques à Strasbourg remonte à la fin du XVIIe siècle. Le premier observatoire de la ville est construit en 1673 sur la tour de l’enceinte de la ville, à l’entrée de l’hôpital civil. Un deuxième observatoire est édifié en 1828 sur le toit du bâtiment de l´Académie, qui abrite alors les faculté de sciences et de médecine. C’est en 1872, lorsque l’Alsace est cédée à l’Allemagne, que l’Empereur Guillaume 1er décide de faire construire une université de prestige et un observatoire afin de faire rayonner son empire. La conception des plans de ce nouvel observatoire, comme ceux des autres instituts scientifiques de l’université, est confiée l’architecte Hermann Eggert qui travaille en étroite concertation avec l’astronome August Winnecke pour proposer un aménagement tenant compte des besoins fonctionnels de la discipline. Commencés en 1877, les travaux s’achèvent en 1880. Les instruments astronomiques sont installés durant l’hiver 1880 et l’observatoire est inauguré le 22 septembre 1881.

Une architecture au service de la science

Premier directeur de l’observatoire de l’université impériale, August Winnecke s’est fortement inspiré de l’observatoire de Poulkovo, où il a été formé, pour proposer un plan reposant non pas sur un bâtiment unique, rassemblant toutes les activités, mais sur trois édifices distincts : la grande coupole, le pavillon des observations méridiennes et la maison du directeur, reliés par un système de corridors qui se rejoignent en une rotonde. Ce dispositif permet de séparer dans l’espace les fonctions dévolues à l’observation et celles de la vie courante afin de limiter les perturbations. Il faut en effet garantir les meilleures conditions d’observation, d’autant que les instruments utilisés sont de plus en plus performants mais aussi sensibles aux vibrations, aux écarts de température et d’humidité. 

En 1919, alors que l’Alsace redevient française, le directeur Ernest Esclangon modernise l’équipement par l’installation de l’électricité et de la télégraphie sans fil. Il met également en place un système électrique permettant de synchroniser toutes les horloges de l’observatoire.

Aujourd’hui encore lieu de recherche et d’enseignement, l’observatoire astronomique est détenteur d’un patrimoine architectural remarquable. Souvent symbolisé par la grande coupole, il correspond en réalité à un véritable ensemble composé de trois bâtiments principaux, plusieurs petits édifices d’observation répartis dans un site paysager dont la disposition ira jusqu’à influencer l’organisation du quartier environnant.

La grande coupole

L’édifice monumental de la grande coupole accueille une lunette équatoriale de 49 cm de diamètre et dont la longueur focale atteint les 7 mètres. Derrière ses façades de style néo-renaissance, tout a été conçu, depuis les fondations jusqu’au système d’ouverture de la coupole en passant par les élévations, pour garantir la stabilité nécessaire pour obtenir des observations d’une grande précision.

De forme hémisphérique, la coupole, d’un diamètre de 12m pour un poids de 34 tonnes, est recouverte d’une double enveloppe de bois et de zinc, à l’intérieur de laquelle sont tendues des toiles en voile de bateau. Son ouverture permet une orientation dans toutes les directions et se fait à l’aide de deux trappes placées de part et d’autre du zénith. L’ensemble a fait l’objet d’une restauration complète en 1995.

Afin de répondre à l’augmentation des effectifs tout en maintenant l’activité sur site, l’édifice s’est agrandi de près de 500 m2 grâce aux quatre cubes en verre et métal ajoutés à chaque angle du bâtiment en 1998 par l’architecte Roland Hoenner : l’un d’eux contient un amphithéâtre et les autres sont occupés par des bureaux et salles de cours.

Le bâtiment méridien

Le bâtiment méridien est construit en forme de L ; il tient son nom des deux salles méridiennes qui le composent, contenant à l’origine la lunette méridienne Cauchoix et le cercle méridien Repsold. Les coupoles nord et sud, situées dans la partie ouest du bâtiment, abritaient des instruments équatoriaux : une lunette de 16cm et un altazimut.
Les salles méridiennes bénéficient d’ouvertures traversantes recouvertes de charpentes en fer et de doubles enveloppes permettant l’installation de trappes zénithales et de hautes fenêtres afin de dégager l’axe méridien pour les observations. Les planchers sont situés à cinq mètres du sol pour éviter que les observations nocturnes ne soient altérées par la réverbération de la chaleur accumulée durant la journée ou par les brouillards fréquents dans cette zone de marais. En 1982, la salle de la lunette méridienne Cauchoix est aménagée en salle de projection du planétarium, le pilier de l’instrument servant de support au projecteur.