La collection de l’observatoire de Strasbourg rassemble plus de 200 d’instruments : sa qualité et sa diversité sont le reflet de la complexité de sa longue histoire.
Elle comporte notamment :
- des objets fixes tels que les lunettes équatoriales, les cercles méridiens ainsi que l’altazimut Repsold
- des objets de représentation des corps célestes, notamment le globe céleste de Coronelli, une sphère armillaire de Delamarche et un original globe de la Lune de von Lade
- des instruments déplaçables tels que des chronoscopes, des sextants…
À DÉCOUVRIR AU COURS DU PARCOURS DE VISITE
- Le globe céleste de Coronelli
- Le chercheur de comètes
- La grande lunette
- L’altazimut
- Le télescope Newton
- Les horloges
D’AUTRES PIÈCES REMARQUABLES DE LA COLLECTION
- Le cercle méridien
- La lunette méridienne Cauchoix
- L’astrolabe marocain
- L’astrolabe occidental
- Les instruments de Humboldt
À DÉCOUVRIR AU COURS DU PARCOURS DE VISITE
Le chercheur de comètes
Le chercheur de comètes de Merz-Repsold est constitué d’un réfracteur de 162 millimètres de diamètre et d’une chaise azimutale dans lequel l’observateur pouvait prendre place. Cette monture azimutale permet de parcourir le ciel suivant des parallèles à l’horizon ce qui augmente les chances de découverte. Le fauteuil d’observation du chercheur de comètes pivote sur un axe en bois et est équipé d’un système permettant son inclinaison. Des manettes se situent au niveau des accoudoirs, elles permettent le mouvement en azimut et le mouvement en hauteur. L’ensemble était mobile, car positionné sur des rails autour de la grande coupole.
La grande lunette
La lunette équatoriale Merz-Respold fut construite pour l’Observatoire impérial de Strasbourg en 1879 et installée en 1881. Il s’agissait alors de la plus puissante lunette d’Allemagne.
L’objectif de la lunette possède une ouverture de 49 cm et une distance focale de 7 mètres. Il s’agit de la troisième plus grande lunette de France après celles de Paris Meudon et Nice.
La lunette a été démontée par les astronomes allemands au début de la Première Guerre mondiale afin de la protéger d’éventuels bombardements. Après la remise à la France de l’observatoire en 1918, des travaux de remise en état et d’électrification de la coupole et des instruments ont été entrepris par Ernest Esclangon, alors directeur de l’observatoire. Ce n’est qu’en 1922 que la lentille est replacée dans son barillet. L’escalier mobile fait l’originalité de cette coupole : il permet à l’observateur de suivre les mouvements de rotation de la lunette sans qu’il ne lui soit nécessaire de détourner l’œil de l’oculaire.
Vue de la partie supérieure de l’instrument Vue de la partie oculaire de l’instrument et de ses poignées de commande en bois avec en bas à droite le chercheur Grande lunette et escalier mobile
sous la grande coupole
L’altazimut
L’altazimut est construit à Hambourg en 1879 par Repsold. Lors de la création de l’observatoire, il est installé dans la coupole nord du bâtiment des observations méridiennes. Cet instrument, l’un des plus grands de ce type, permettait de suppléer le cercle méridien par mauvais temps. Il pouvait remplir les fonctions de premier vertical et était aussi utilisé pour la mesure des déclinaisons d’étoiles circumpolaires par observation de leurs plus grandes élongations, pour mesurer la latitude avec la méthode Talcott, pour l’observation de la lune ou encore comme instrument universel. Il peut également être employé pour des observations diurnes.
Malgré sa polyvalence, il semble que l’utilisation de cet instrument ait été rapidement abandonnée. En effet, il présente quelques imperfections au niveau de sa monture ce qui en fait un instrument manquant de précision.
Vue de l’altazimut restauré et remonté La coupole de l’altazimut
Le télescope Newton à monture à suspension Herschel
Très peu d’éléments permettent de situer ce télescope Newton historiquement. L’instrument n’est pas signé, et la partie optique ainsi que le miroir sont manquants. Il s’agit peut-être à une construction locale d’après le système Herschel. Il possède un tube octogonal en chêne et une monture à suspension, en chêne également. La monture est placée sur un bâti en bois à trois roulettes.
LES HORLOGES
Horloge astronomique (régulateur astronomique Riefler à pression constante No 95)
Ce régulateur astronomique Riefler à pression constante possède un cadran circulaire en laiton argenté dont le cadre est en laiton doré. Le grand cadran correspond aux minutes, le petit cadran supérieur aux secondes et le petit cadran inférieur aux heures.
Horloge astronomique (régulateur astronomique Petit No 340)
Ce régulateur provient de l’ancien Observatoire qui se situait rue de l’Académie, il semble dater de 1840. À l’époque, les astronomes allemands utilisent la lunette de Cauchoix pour les observations de la Lune et des planètes et pour déterminer l’heure.
Il s’agit d’un exemplaire rare de régulateur avec temps sidéral et temps moyen.
Horloge astronomique (régulateur astronomique Schweizer No 58)
Cette horloge est probablement la première horloge de précision installée à l’Observatoire de Strasbourg ; elle est acquise en même temps qu’une seconde horloge identique. L’une de ces deux horloges était installée dans la grande coupole.
Le régulateur astronomique Riefler No 95, vue de face Vue d’ensemble du régulateur astronomique Petit No 340 Vue d’ensemble du régulateur astronomique Schweizer No 58
D’AUTRES PIÈCES REMARQUABLES DE LA COLLECTION
Le cercle méridien
Vue ancienne de la salle d’observation
du cercle méridien RepsoldVue actuelle du cercle méridien
depuis l’estBâtiment méridien vu du sud
Le cercle méridien Repsold, construit en 1880, est installé dans la salle méridienne du bâtiment des observations. Celle-ci bénéficie d’une ouverture traversante, d’une trappe zénithale et de hautes fenêtres permettant de dégager l’axe méridien pour les observations. Le cercle méridien était à l’origine équipé de deux mires pour le contrôle de l’axe de rotation et de deux mires pour la collimation. Les cabanes abritant les mires nord et sud sont encore visibles dans le jardin de l’observatoire.
Le cercle méridien se trouve aujourd’hui encore à son emplacement d’origine, la salle ayant été transformée en un espace de travail.
Vue du dispositif de la mire sud Vue de face de la mire sud Plan du site de l’observatoire : axe reliant les deux mires du cercle méridien
La lunette méridienne Cauchoix
Cette lunette astronomique a été réalisée pour l’observatoire qui se situait rue de l’Académie vers 1840. Son utilisation n’est documentée qu’à partir de 1872. Elle était installée sur une voûte du bâtiment et utilisée pour déterminer l’heure, observer la Lune et les planètes. Une fois installée dans le nouvel Observatoire situé sur le campus impérial, la lunette Cauchoix sert à l’instruction des étudiants. L’instrument fut alors installé dans la salle méridienne ouest, l’actuel planétarium.
L’astrolabe marocain
L’astrolabe marocain possède cinq tympans arabes, deux tympans astrologiques ainsi qu’un huitième tympan, ajouté ultérieurement, pour la latitude de 48°- l’instrument est probablement passé dans des mains occidentales à Strasbourg.
Cet astrolabe porte l’inscription en arabe coufique Fait par Abû Bakr ibn Yûsuf en la ville de Marrakech – que dieu la rende prospère l’année 605 [605 après l’Hégire soit 1208/9]. On sait peu de chose de ce facteur d’astrolabes si ce n’est qu’il comptait parmi les plus grands constructeurs d’instruments du Maghreb de son temps. Six pièces de sa production ont pu être identifiées.
Cet instrument, qui faisait partie de la collection de Julius Reichelt (1637-1719), créateur de l’observatoire de la Tour de l’Hôpital de Strasbourg en 1673, a été remis à l’université par son gendre, Johann Joachim Haubenstricker en 1719. Il tombe dans l’oubli avant d’être redécouvert par hasard par Pierre-Frédéric Sarrus (1798-1861), professeur de mathématique à la faculté des sciences de Strasbourg, en 1830, alors qu’il débarrassait l’ancien observatoire de l’hôpital civil. Sarrus passe plusieurs années à étudier l’astrolabe avant d’en publier une description détaillée en 1852.
Pour en savoir plus : https://oscahr.unistra.fr
Le second astrolabe a été réalisé en 1579 par Johannes Krabbe (1553-1616). C’est le premier astrolabe fabriqué par l’orfèvre allemand – il n’a alors que 26 ans. On sait qu’il en réalisera un second, en 1583, ainsi que d’autres, en papier ou en carton, qui ne nous sont pas parvenus. Le jeune artisan, dont l’intelligence pratique est complétée par de solides connaissances scientifique, tentera par ses travaux de mettre l’astrolabe à la portée de tous : il est ainsi le premier à préconiser la fabrication d’astrolabes en papier à coller sur bois ou sur carton. Il publie également un traité, Newes Astrolabium, édité en 1609 à Francfort sur le Main, qui accompagne l’utilisation de l’astrolabe. L’ouvrage est rédigé non pas en latin, la langue érudite de l’époque, mais en langue allemande, afin de le rendre accessible à tous ceux qui sont susceptibles d’utiliser le compas et l’équerre : les médecins, les astronomes, les militaires, les géomètres, les tailleurs de pierre ou encore les architectes et les marins. Ce véritable mode d’emploi connaîtra six éditions, signe de son succès.
Pour en savoir plus : https://oscahr.unistra.fr
Les instruments de Humboldt
Vue d’ensemble du sextant de Troughton Miroir noir, instrument de préparation Vue d’ensemble du sextant de Ramsden
Parmi les 75 instruments utilisés par le célèbre naturaliste allemand Alexandre de Humboldt (1769-1859), 9 sont entrés à l’Observatoire de Strasbourg à la fin du XIXe siècle. Il en reste 4 aujourd’hui : deux sextants, une lunette astronomique et un miroir noir.
Le sextant permet de mesurer la hauteur d’un astre au-dessus de l’horizon et comporte un secteur gradué dont l’ouverture est de 60°, ce qui lui a donné son nom. Les deux sextants de Humboldt détenus par l’observatoire ont été construit au début du 19e siècle par les meilleurs fabricants anglais d’instruments de précision, l’un par Jesse Ramsden (1735-1800) et l’autre par Edward Troughton (1753-1830). Ce dernier instrument est accompagné d’un miroir noir, accessoire qui sert d’horizon artificiel pour prendre la hauteur du Soleil par réflexion. Inscrits dans l’inventaire de l’équipement de l’observatoire de Strasbourg dès 1872, aux côtés d’une lunette astronomique signée Dollond (1731-1821), les trois instruments ont été utilisés par Humboldt au cours de ses différentes expéditions scientifiques : le sextant de Troughton a été emporté par Humboldt lorsqu’il s’est rendu en Asie en 1829, à l’invitation du Tsar Nicolas 1er, pour rechercher du minerais en Russie asiatique. Le sextant de Ramsden a fait partie du voyage qu’Humboldt a effectué en Amérique de 1799 à 1804 aux côtés du botaniste français Aimé Bonpland (1779-1858). Si la trajectoire de ces objets reste mystérieuse, leur présence à Strasbourg atteste de leur valeur hautement symbolique.
Lunette astronomique Dollond