juil. 1 2020
Les élu(e)s du conseil de laboratoire de l’Observatoire astronomique de Strasbourg (ObAS) expriment leur plus vive inquiétude quant à la poursuite du projet de loi de programmation pluri-annuelle de la recherche (LPPR), tel qu’engagé ces derniers mois.
En effet, le système de recherche français tire toute son attractivité et sa compétitivité de son organisation originale reposant sur deux fondements principaux: les postes pérennes, permettant une recherche sur le long terme, et la liberté académique, permise par un soutien de base aux laboratoires ne portant pas uniquement sur une recherche ciblée.
En ce sens, les élu(e)s du conseil de laboratoire:
- s’opposent fermement à la mise en place d’un système de « tenure-track » qui, outre les risques intrinsèques de déstabilisation de l’écosystème de la recherche française inhérents à l’instauration d’un système à deux vitesses, sous-tend un glissement vers plus de précarité et un abandon progressif de ce qui fait toute la spécificité et l’attractivité du système de recherche français. Les conséquences en seraient donc hélas à l’exact opposé des objectifs mis en avant par le projet de loi;
- rejettent la dérive managériale portée par le projet de loi, et notamment l’évaluation « plus stratégique et plus homogène » qui y est mise en avant, portant le risque évident de consacrer encore plus de temps et d’argent à des tâches purement administratives et managériales au détriment de la recherche elle-même. L’instauration d’un système de primes fortement dérégulées, sur des critères nébuleux et entièrement à la discrétion des chefs d’établissement leur paraît également d’une grande dangerosité pour la cohésion et l’intégrité du système de recherche français;
- s’inquiètent en outre de l’instauration d’une politique qui ferait de la recherche orientée et sur projet l’unique moyen d’accès aux financements de la recherche, mettant en cause la possibilité de recherche sur le temps long;
- s’inquiètent enfin des conséquences de cette loi concernant les contrats de mission.
Les élu(e)s insistent sur le fait qu’une loi portant sur un plan pluri-annuel de recrutement sur des postes pérennes statutaires ainsi que sur une augmentation des budgets au profit du soutien de base des laboratoires serait bien plus souhaitable qu’une loi portant des changements structurels dont les conséquences seront néfastes pour l’attractivité de notre système de recherche, contrairement aux objectifs avancés par le projet de loi.
Les élu(e)s du conseil interne de l’ObAS, à l’unanimité