
Jenny Sorce, post-doctorante à l’Observatoire astronomique de Strasbourg, est lauréate d’une Bourse L’Oréal-UNESCO Pour les Femmes et la Science, catégorie post-doctorante, Thématique : les mystères de nos origines.
Notre demeure cosmique en boîte
13,8 milliards d’années, c’est l’âge de l’Univers, infini. Les astrophysiciens utilisent des « boîtes numériques » remplies de matière pour modéliser sa formation et son évolution et ainsi pouvoir comprendre la nature de 95% de sa composition. Grâce à des « supers ordinateurs » qui calculent le mouvement de la matière, les boîtes permettent de reproduire l’histoire générale de l’Univers de ses débuts à aujourd’hui. Seulement, nous habitons dans une partie de cet Univers infini, partie qui certes semble similaire à toutes les autres : des filaments remplis de matière, des vides… Une toile cosmique à l’image d’une toile d’araignée. « Cependant quand nous regardons de plus près, ce morceau de l’Univers est différent des autres. Un peu comme un zèbre est indistinguable au milieu de son troupeau mais a ses propres particularités lorsque nous l’étudions en détail. » précise Jenny Sorce, post-doctorante à l’Observatoire Astronomique de Strasbourg, qui a décroché en 2016 le prix du jeune chercheur de la ville de Lyon. « Essayez de mesurer la température terrestre moyenne dans un désert glacial ou sur une plage tropicale, votre mesure sera biaisée par votre environnement. A défaut de pouvoir changer d’endroit, il faut en tenir compte pour que votre mesure soit précise. » nous explique la jeune chercheuse. Elle a ainsi élaboré de nouvelles « boîtes » contraintes à ressembler à notre coin de l’Univers grâce au développement d’algorithmes mathématiques et aux observations auxquels elle a contribué. Elle utilise ces boîtes pour comprendre notre environnement local mais, aussi, pour déduire son impact sur nos mesures globales quand nous observons les autres parties de l’Univers plus lointaines.